Réalisation : Preston Sturges
Scénario : Preston Sturges
Société de production : Paramount Pictures
Genre : Screwball comedy
Durée : 94 min
Date de sortie : 25 février 1941 (USA)
Casting :
Barbara Stanwyck : Jean Harrington / Lady Eve Sidwich
Henry Fonda : Charles Pike, alias Hopsie
Charles Coburn : "Colonel" Harrington
Eugene Pallette : Horace Pike
William Demarest : Ambrose Murgatroyd, alias Muggsy
Eric Blore : Sir Alfred McGlennan Keith
Melville Cooper : Gerald
L’HISTOIRE
Sur un navire de retour d’Amérique du Sud,
Jean Harrington, une aventurière, jette son dévolu sur le riche et naïf Charles
Pike, fils d’un roi de la bière. Mais alors qu’elle et son père prévoyaient de
le dépouiller, c’est le coup de foudre et le début d’une idylle, qui vole en
éclats lorsque Charles apprend que les Harrington sont des escrocs notoires. Le
cœur brisé, Jean revient vers lui sous le pseudonyme de Lady Eve Sidwich,
l’esprit revanchard…
L’AVIS
DU GENERAL YEN
Voilà un film
qui ne laisse pas indifférent, et l’écriture de cet article m’a donné des maux
de tête tellement The Lady Eve
s'est révélé complexe à décortiquer.

Concernant The
Lady Eve et après des discussions animées, Fu Manchu et moi-même
sommes tombés d'accord sur... notre désaccord. Eh bien oui, j'ai pour ma part totalement adhéré au non-sens du film, rendu absolument jouissif par une intrigue un peu
folle et des personnages hauts en couleur.
Les deux visages de Barbara Stanwyck
Le pari du film
est gagnant, et ce d'abord grâce à un scénario original et intelligent :
j’adore cette idée de dédoubler le personnage principal (Jean Harrington / Lady Eve), ce qui non seulement divise le film en deux parties bien distinctes, mais permet
surtout à Barbara Stanwyck de jouer deux femmes aux profils diamétralement
opposés.

Henry Fonda chute deux fois

Annoncée dès le
générique (une séquence animée dans laquelle un serpent se dandine entre les
lettres du titre), elle est omniprésente et souvent un support du rire. Charles
Pike est ainsi un amateur de serpents, alors que Jean en éprouve une sainte
horreur. Tel Adam, Charles chute beaucoup dans le film : non
seulement métaphoriquement (il perd ses illusions), mais aussi… littéralement ! Sturges s’amuse comme un gosse en combinant premier et second degré : à un élément
comique loufoque répond une étude plus fine des caractères. C’est ce qui fait
de The Lady Eve un film assez
peu évident à cerner du premier abord, ce qui est son principal défaut. J’ai dû
le voir deux fois pour réaliser cette critique (toujours un plaisir cela dit).
Il fait d’ailleurs partie de ces films que l’on apprécie davantage à mesure qu’on
les voit, car un élément qui nous avait échappé la première fois va nous
sauter aux yeux la seconde.

Conclusion
Oui, The Lady Eve n’est pas parfait.
Il est peu évident d’en cerner toutes les qualités, plus nombreuses qu’il n’y
parait au premier coup d’œil, et c’est bien dommage : un film est fait
pour être compris par le public auquel il est destiné. Sans cela, comment
peut-il pleinement l’apprécier ? Mais The
Lady Eve est si riche, si évocateur et drôle – quoiqu’il ne soit pas la
screwball la plus hilarante – qu’il a été immédiatement un coup de cœur. C’est
aussi par ce film que j’ai découvert la géniale Barbara Stanwyck : oui,
décidément, The Lady Eve a
bien une place à part.
NOTE : 9/10
Ah, ce fameux article sur The Lady Eve est enfin arrivé ! Il est clair que j'ai un problème avec ce film mon cher Général, mais vu les différentes reviews sur le net, c'est moi qui me sent seul !
RépondreSupprimerEn fait, je n'ai rien à reprocher à la première partie, que j'ai trouvée très bonne, et Barbara Stanwyck excellente, tout en sensualité, avec un personnage très intéressant que l'on sent écartelé entre sa "nature" et ses sentiments...
Autant dire que j'ai pour ma part été déçu par la seconde partie : je pense que je m'attendais à autre chose, et le scénario n'a pas été ce que j'espérais... Souvent, j'aime bien être surpris, mais ça n'a pas été le cas ici. C'est toujours le problème inhérent aux screwball comedies : à force d'aller dans l'absurde il y a un risque que ça "parte en vrille"... Parfois c'est génial et ça garde une cohérence d'ensemble (ex : The Awful Truth), et parfois... Alors OK, c'est le principe, mais j'ai du mal à l'accepter pour le coup, j'ai eu un gros problème avec la cohérence des actions du personnage de Barbara... Je ne veux pas trop en révéler, mais c'est un peu n'importe quoi à la fin ;)
Là où je suis d'accord, c'est que c'est sûrement mieux quand on le voit une deuxième fois : on sait ce qu'il va se passer et on ne va être déçu par l'intrigue, ce qui permet de se concentrer sur des détails plus subtils disséminés dans l'oeuvre (les références à la Chute et tout le reste).
Mais bon, je considère pour ma part que le comportement des personnages, même dans une screwball, doit être un minimum logique, et c'est pour ça que je vais moins apprécier celles qui "partent trop en vrille", si je puis dire...
Concernant ce film, j'ai vraiment l'impression que tu rates quelque chose. Mais c'est vrai qu'à être trop complexe, un film perd de son efficacité...
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