Le Général Yen passe en revue les meilleures actrices de l'année 1930, une année qui voit les derniers feux du muet affronter une armada de "talkies" aux qualités inégales. Parmi les "women's pictures", dont sont extraites la plupart des performances citées dans cet article, prédominent les comédies mondaines et de remariage, ce qui donne un net avantage aux actrices possédant dans leur manche un atout de charme chic et raffiné. Mais cela ne suffit pas pour l'emporter...
La favorite du Général : MARY DUNCAN pour City Girl
Avec City Girl, un film muet à l'esthétique remarquable par sa beauté sobre, F. W. Murnau donne le rôle de sa vie à Mary Duncan. Dotée d'une expressivité intense calibrée pour le cinéma muet, l'actrice dévoile subtilement toute une panoplie d'émotions, sans surjouer, ce qui lui permet à mes yeux, pour cette année 1930, de maintenir la suprématie du jeu muet sur le parlant. Elle incarne ici Kate, une jeune citadine à la forte personnalité, sexy et provocante, qui fait une irruption remarquée dans le quotidien d'une famille de la campagne. Si le scénario met en exergue l'opposition fille des villes vs. hommes des champs, le jeu de Mary, quant à lui, souligne les conflits internes d'une jeune femme qui verra ses certitudes éprouvées par les réactions hostiles à son arrivée - celle d'une intruse - dans un monde qui, pour certains, ne sera jamais le sien.

Avec City Girl, un film muet à l'esthétique remarquable par sa beauté sobre, F. W. Murnau donne le rôle de sa vie à Mary Duncan. Dotée d'une expressivité intense calibrée pour le cinéma muet, l'actrice dévoile subtilement toute une panoplie d'émotions, sans surjouer, ce qui lui permet à mes yeux, pour cette année 1930, de maintenir la suprématie du jeu muet sur le parlant. Elle incarne ici Kate, une jeune citadine à la forte personnalité, sexy et provocante, qui fait une irruption remarquée dans le quotidien d'une famille de la campagne. Si le scénario met en exergue l'opposition fille des villes vs. hommes des champs, le jeu de Mary, quant à lui, souligne les conflits internes d'une jeune femme qui verra ses certitudes éprouvées par les réactions hostiles à son arrivée - celle d'une intruse - dans un monde qui, pour certains, ne sera jamais le sien.
Le tableau d'honneur
Elles l'ont courtisé, il ne les a pas élues. Mais le Général est magnanime, voyez plutôt :
- NORMA SHEARER pour The Divorcee : Voilà une Norma que j'aime tout particulièrement. Dans un film très en avance sur son temps, mais qui manque hélas de dynamisme, elle sort du lot par sa présence à l'écran et son naturel désarmant. Qui plus est, elle domine les hommes avec classe et impose une vision moderne de la femme.
- NANCY CARROLL pour The Devil's Holiday : Le charme opère tout de suite chez Nancy Carroll avec ce rôle qui permet à l'actrice de pétiller littéralement à l'écran en jeune "chercheuse d'or" a priori sans scrupules, qu'elle rend sympathique par sa bonhomie comique. La transition vers la femme inquiète et amoureuse est un peu brutale, due au scénario, mais l'émotion est au rendez-vous : on ne peut qu'adhérer.
- MARLENE DIETRICH pour Morocco : Dans un film au charme exotique indéniable, Marlene envoûte deux hommes ainsi que moi-même, tout cela avec une certaine pudeur qui rajoute à son aura. Un regard comme souvent puissant. Sa prestation en fin de film est emplie d'une émotion majestueuse.
La revue terminée, le Général prend une pause bien méritée. Son célèbre thé recèle bien des mystères...
- Noble : Constance Bennett (Sin Takes a Holiday), qui après un début de film agrémenté d'un charme discret se retrouve dans la peau de son personnage fétiche, la mondaine séductrice au regard pétillant et aux répliques mordantes.
- Corsé : Barbara Stanwyck (Ladies of Leisure), qui donne déjà un joli aperçu de ses talents et de sa personnalité à l'écran, bien affirmée.
- Corsé : Barbara Stanwyck (Ladies of Leisure), qui donne déjà un joli aperçu de ses talents et de sa personnalité à l'écran, bien affirmée.
- Sucré : Jeanette MacDonald (Monte Carlo), irrésistible par son charme comique dans cette comédie musicale imparfaite, mais qui se laisse regarder agréablement.
- Subtil : Nancy Carroll (Laughter), dont le jeu nuancé, allié à celui de son partenaire Fredric March, relève le matériel initial du film et permet de développer le caractère de son personnage, qu'elle ne rend cependant pas aussi attachant qu'elle le pourrait.
- Fleuri : Norma Shearer (Let Us Be Gay), qui nous offre une performance particulièrement joviale et une transition physique pour le moins spectaculaire, le rôle l'amenant à nouveau à endosser les habits d'une femme divorcée qui se mue en mondaine frivole et séductrice.
- Subtil : Nancy Carroll (Laughter), dont le jeu nuancé, allié à celui de son partenaire Fredric March, relève le matériel initial du film et permet de développer le caractère de son personnage, qu'elle ne rend cependant pas aussi attachant qu'elle le pourrait.
- Fleuri : Norma Shearer (Let Us Be Gay), qui nous offre une performance particulièrement joviale et une transition physique pour le moins spectaculaire, le rôle l'amenant à nouveau à endosser les habits d'une femme divorcée qui se mue en mondaine frivole et séductrice.