De retour d’une campagne aux confins de la
Mongolie intérieure, le Général Yen passe en revue ses personnages favoris des
films classiques, des deux côtés de l’Atlantique. D’abord, honneur aux dames…
L'élue du Général Yen : CLARA VARNER (Joanne Woodward) dans The Long, Hot Summer
La voici, ma
grande gagnante. A la réflexion, Joanne Woodward possède ce qu’il faut pour me
faire aimer ses personnages. Dans ce film très 1950s, qui n’est pas sans
rappeler Cat on a Hot Tin Roof au
niveau de l’ambiance de huis-clos dans une famille aisée du Vieux Sud, Clara
est la fille sensée d’un Orson Welles autoritaire. Son charme tient en une
personnalité séduisante, à la fois calme et indomptable, soulignée par le
timbre de la voix chantante de l’actrice, unique en son genre. L’arrivée du
paria Ben Quick (Paul Newman), que le patriarche prend sous son aile, ouvre un
nouveau front pour Clara : les joutes verbales Newman / Woodward ne sont
dépassées en sublime que par l’alchimie viscérale entre les deux acteurs, dont
les regards brillants n’ont jamais été autant en harmonie – du moins à l’écran.
Le tableau d'honneur
Elles l'ont courtisé, il ne les a pas
élues. Mais le Général est magnanime, voyez plutôt :
- CATHERINE
(Michèle Morgan) dans Remorques :
personnage mystérieux au magnétisme puissant, Catherine déploie un charme
mélancolique d’épouse malheureuse, qui trouve en son sauveur une échappatoire.
Une parenthèse enchantée, comme cette mythique balade sur la plage, où toute l’âme
de cette femme semble visible au travers des yeux et de la voix de Michèle
Morgan.
- LUISA
GINGLEBUSCHER (Margaret Sullavan) dans The
Good Fairy: la candeur absolument ravissante de Luisa ne l’empêche pas de
déployer une personnalité très pétillante, qui fait le charme et l’humour d’un
film à la saveur délicieusement surannée. Elle est tout simplement irrésistible
dans la scène où elle essaye sa fourrure devant une glace qui répète sa
silhouette à l’infini.
- ARLETTE
(Danielle Darrieux) dans Battement de
cœur : deuxième Française de ce classement, et pas n’importe laquelle. Arlette,
l’apprentie voleuse qui se transforme en jeune femme mondaine, est l’un des
personnages les plus drôles que nous ait donné le cinéma de cette époque :
grimaces, sifflets, répliques mordantes et moues « à la Darrieux » sont
au rendez-vous, le tout allié à une grâce toute féminine, typique de l’actrice.
- ALICE ADAMS
(Katharine Hepburn) dans Alice Adams : Alice est certainement le personnage le plus attachant joué par Katharine
Hepburn. Cette jeune fille qui rêve de s'élever socialement, de vivre dans un
monde à la Jane Austen, est adorable, irritante, drôle et émouvante tout à la
fois.
Il me faudra donc voir The Long, Hot Summer, qui attend sur mes étagères depuis plusieurs années. Concernant les quatre suivantes, je suis un peu moins enthousiaste que toi envers Alice Adams et Luisa Ginglebuscher, et mon visionnage de Remorques remonte à trop loin, mais je valide amplement le choix d'Arlette dans Battement de cœur.
RépondreSupprimerMon palmarès dans l'humeur du moment:
* la coincée: Anna von Flausenthurm (Miriam Hopkins) dans The Smiling Lieutenant (1931).
* l'espiègle: Arlette (Danielle Darrieux) dans Battement de cœur (1940).
* la sensée: Milly Stephenson (Myrna Loy) dans The Beast Years of Our Lives (1946).
* la sympathique: Paula Ridgeway (Greer Garson) dans Random Harvest (1942).
* la tragique: Gelsomina (Giulietta Masina) dans La strada (1954).
Mais je suis sûr que la semaine prochaine, j'aurai des finalistes différentes, et ainsi de suite... Il y en a trop!
J'aime tes choix, en tout cas pour les 4 premières, ne connaissant pas (encore) la dernière !
SupprimerThe Long, Hot Summer n'est à la base pas mon genre de film (trop 1950s, du genre mélodrame en huis-clos un peu longuet), mais les personnages sont extrêmement intéressants et le duo de stars qui les interprète est parfait.