vendredi 3 octobre 2014

NOTHING SACRED – La joyeuse suicidée


Réalisation : William A. Wellman
Scénario : Charles MacArthur, Ben Hecht, Ring Lardner Jr.
Société de production : Selznick International Pictures
Genre : Screwball comedy
Durée : 77 minutes
Date de sortie : 25 novembre 1937 (USA)
Casting :
Carole Lombard : Hazel Flagg
Fredric March : Wallace 'Wally' Cook
Charles Winninger : Dr. Enoch Downer
Walter Connolly : Oliver Stone


L’HISTOIRE

Wally Cook, un journaliste ambitieux, décide de revenir dans les bonnes grâces de son patron en couvrant l’histoire d’Hazel Flagg, une jeune femme de province diagnostiquée d’un empoisonnement mortel au radium, et d’en faire une héroïne nationale.


L’AVIS DE FU MANCHU

Après The Awful Truth, je continue sur ma lancée dans mes articles sur les screwball comedies, puisque je vais aborder aujourd’hui Nothing Sacred (La joyeuse suicidée, en VF), avec en vedettes Fredric March et, pour moi, la plus grande actrice comique des années 30, j’ai nommé Carole Lombard… Si elle reste peut-être plus connue pour son rôle dans My Man Godfrey avec William Powell, je l’ai préférée dans Nothing Sacred. Il faut dire que le technicolor aide à la mettre en valeur, et j’ai beaucoup aimé son duo avec Fredric March, déjà vu dans The Best Years of our Lives, et ici beaucoup plus jeune… et sans moustache !



Le film est très court – à peine 1h17 ! -, ce qui, grâce à un scénario bien maîtrisé, ne pose absolument aucun problème : les actions s’enchaînent très bien, sans temps mort, et sans que l’on ressente un manque dans l’intrigue. Celle-ci est d’ailleurs assez simple : un journaliste, Wally (Fredric March), vient d’être puni par son chef (joué par Walter Connolly) pour avoir monté toute une histoire qui s’est révélée être une supercherie. Relégué au bureau des nécrologies (c’est déjà assez fin comme trouvaille, puisque le voilà, en quelque sorte, « enterré »…), il est prêt à tout pour se racheter : recherchant une histoire sensationnelle, il convainc son patron de le laisser écrire sur Hazel Flagg (Carole Lombard), une jeune femme d’une petite ville perdue des Etats-Unis, qui, disent les journaux, vient d’être diagnostiquée d’un empoisonnement au radium, et est donc condamnée à mourir dans les prochains mois… Wally part donc chercher Hazel afin de la ramener à New York et d’en faire la coqueluche de la ville. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’Hazel est en fait en parfaite santé…

Avec un scénario pareil, il est assez facile de deviner que bon nombre de situations comiques vont s’offrir à nous : Hazel est enchantée de découvrir New York, contraste fort avec les regards tristes et émus que lui jettent les gens, qui la prennent pour une héroïne au courage exceptionnel… Les scènes et les répliques cultes abondent dans ce film, distillées presque comme si de rien n’était (« -You've lived here all your life ? / -Twice that long ! »), et même une phrase prononcée avec la plus parfaite innocence peut receler bien des sous-entendus, voire un regard critique sur notre société :


« You mean they’ll like me just because I’m dying ? »

Si le film est une vraie réussite, c’est enfin, d’abord et avant tout dû à la prestation de Carole Lombard, qui joue à merveille les jeunes femmes « fraîches et innocentes », mais un petit peu manipulatrices quand même… Je ne vois d’ailleurs pas d’actrice aussi belle (oui, il faut bien le dire…) qui soit en même temps capable de faire des mimiques aussi comiques – en fait elle arrive à être drôle tout en ayant la classe, et ça c’est quand même fort ! Son personnage, qui aurait pu être énervant joué par une autre actrice, est très charmant et attachant, et son alchimie avec Fredric March est frappante : ok, qui n’aurait pas d’alchimie avec Carole Lombard, mais cet acteur est excellent, et ce n’est pas la première fois… Dans un film au registre très comique, son personnage est un peu le « sérieux » de la bande (normal, puisqu’il pense que la femme dont il est en train de tomber amoureux va mourir), mais c’est sa manière de faire tout avec la plus grande concentration qui est très drôle,  qui nous le rend sympathique.



CONCLUSION

Nothing Sacred a donc été une vraie révélation pour moi puisque, non content de le classer parmi mes comédies préférées, il m’a permis de véritablement découvrir tout le talent de Carole Lombard (que j’avais déjà vue dans My Man Godfrey). Je savais qu’elle était très populaire parmi les cinéphiles, et qu’elle était considérée par beaucoup comme la « reine » de la screwball comedy : je dois dire que c’est après avoir vu Nothing Sacred que j’ai compris pourquoi…


NOTE : 9/10



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