dimanche 5 janvier 2020

MEILLEURE ACTRICE 1938


Le Général Yen passe en revue les meilleures actrices de 1938, une année qui voit des légendes en devenir poser des jalons importants dans leur riche carrière, et permet à plusieurs de ses favorites de briller dans certains de leurs meilleurs rôles. 


La favorite du Général 

KATHARINE HEPBURN pour Holiday

En l'état actuel de mes connaissances, Holiday est le meilleur film de Katharine Hepburn. Et il va sans dire que sa propre interprétation n'y est pas pour rien. Elle incarne Linda, un personnage haut en couleur mais qui souffre d'être le "mouton noir" d'une famille aisée. Sans se départir de son habituel style théâtral, qui convient bien à l'atmosphère de ce film adapté d'une pièce, l'actrice brille par sa façon adorable d'exprimer l'intensité des émotions passionnées de Linda : de sa voix un peu nasillarde, elle lance au spectateur toute sa fragilité, son mal-être, son désir d’altérité. De plus, l'immense potentiel comique du personnage est exploité de sorte à en faire ressortir tout le charme, sans parler de son inévitable entente avec Cary Grant, encore une fois une réussite qui porte le film du début à la fin.


Le tableau d'honneur

Elles l'ont courtisé, il ne les a pas élues. Mais le Général est magnanime, voyez plutôt :

MYRNA LOY pour Test Pilot : Dans la performance la plus charismatique de sa carrière, Myrna marque le film de son empreinte au rythme caractéristique de sa jolie voix éraillée, naviguant avec aise entre les styles bien virils des deux protagonistes masculins (Clark Gable et Spencer Tracy). Elle déploie des trésors d’émotivité avec un tel naturel que l’on ne peut que ressentir les doutes et les craintes des épouses de ces aviateurs trompe-la-mort auxquels le film rend un bel hommage.

CONSTANCE BENNETT pour Merrily We Live : Dans cette screwball comedy proche de My Man Godfrey, Constance joue l'une de ses meilleures partitions en femme mondaine qui affronte l'irruption dans sa famille d'un clochard moins rustre qu'il n'y parait. Sa classe comique d'une grande finesse tient du Marlene Dietrich et du Carole Lombard tout à la fois, tandis que son alchimie pétillante avec Brian Aherne contribue à faire de la relation entre les deux protagonistes un marivaudage très réussi.

MARGARET SULLAVAN pour Three Comrades : Ce film au scénario tout simple est sublimé par le jeu de son actrice principale. Margaret scintille à l’écran au milieu des trois protagonistes masculins, avec qui elle noue des liens complices aussi forts que différents. Son charme discret mais profond déferle, et l’on comprend mieux pourquoi chacun de ces fiers gaillards, soldats vétérans, fondent en sa présence. Physiquement, elle parait fragile, et pourtant : elle dégage un charisme splendide et chaque mot qu’elle prononce de sa voix légèrement enrouée ne fait que le confirmer.

- BETTE DAVIS pour Jezebel : Cette première collaboration avec William Wyler marque vraiment un tournant dans la carrière de l'actrice, et ce n'est pas un hasard si c'est surtout dans ses films qu'elle me plaît réellement. Bette déploie ici toute son aura pour séduire son public avec un personnage de "Southern Belle" pourtant assez antipathique, et pour bâtir une romance tempétueuse, donc captivante, avec Henry Fonda. Sa performance s'essouffle cependant sur la fin du film, qui se concentre moins sur la personnalité de Julie et plus sur des événements sur lesquels elle n’a pas de prise.


2 commentaires:

  1. Je savais que Katharine serait ta favorite de l'année, et je suis ravi de voir Myrna si haut classée pour l'une de ses performances les plus méconnues. Son entrée en scène alors que Clark Gable vient d'atterrir dans son pré est, en effet, d'un charisme exceptionnel!

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    1. Kate était trop difficile à détrôner pour Myrna sur cette année. Cela dit, elle est ma favorite sur une autre année non encore parue. Je te laisse deviner laquelle...

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