Réalisation : Howard Hawks
Société de production : Columbia Pictures
Genre : Screwball comedy
Durée : 92 min
Date de sortie : 11 janvier 1940 (USA)
Casting :
Cary Grant : Walter Burns
Rosalind Russell : Hildegard “Hildy” Johnson
Ralph Bellamy : Bruce Baldwin
Gene Lockhart : Shérif Peter B. Hartwell
John Qualen : Earl Williams
L’HISTOIRE
Lorsque Hildy Johnson, sa meilleure
journaliste et ex-épouse, décide de démissionner et de se remarier, Walter
Burns, le rédacteur en chef sans scrupules du Morning Post, met tout en œuvre
pour l’en dissuader.
L’AVIS
DE GENERAL YEN
Déjà mentionné à plusieurs reprises dans ce blog, His Girl Friday est le second « Grand
Schisme » entre moi-même et mon compère Fu Manchu après The Lady Eve. S’il n’a pas accroché au film, je considère
pour ma part cette screwball comedy comme un modèle du genre.
Plus que toute autre screwball, His Girl Friday possède le pouvoir de faire rire par sa
marque de fabrique, des dialogues savoureux au rythme fou. Le réalisateur Howard Hawks voulant retranscrire dans
le cinéma parlant la vivacité comique du muet, le débit de parole est extrêmement rapide : les acteurs se répondent du tac au tac dans un
tourbillon de répliques acerbes et malicieuses, donnant au film un comique de
mots d’une efficacité inégalable.
His Girl Friday
a pour lui de réunir deux des meilleurs comédiens du cinéma classique américain :
Cary Grant et Rosalind Russell.
Rosalind Russell joue Hildy Johnson, le personnage éponyme
du film. La « Girl Friday », c’est elle : l’expression désigne
en anglais l’assistant doué et utile du protagoniste, d’après « Man Friday »,
alias Vendredi, le compagnon de Robinson Crusoë. Hildy est la meilleure journaliste
du Morning Post, elle a fait les quatre cents coups avec Walter Burns et lui
est indispensable. Mais plus qu’une assistante, Russell campe une femme forte,
qui a choisi de changer de vie en épousant un homme doux et humble, à l’opposé
de son ex-mari.
“I wouldn't cover the
burning of Rome for you if they were just lighting it up!”
C’est donc une femme désirée de tous côtés que l’on voit
évoluer à l’écran, et qui tente de résister à sa « pulsion journalistique »
face aux menées du personnage de Cary Grant. « Roz » Russell est
irrésistible dans ce rôle par ses mines comiques et son ton caustique. Une
révélation.
Incarnation la plus réussie du journaliste sans scrupules,
Walter Burns, interprété par Cary Grant, est un mélange de roublardise et de
pugnacité. C’est un homme sûr de lui, prêt à tout pour arriver à ses fins tant
dans sa vie professionnelle que personnelle, les deux se confondant dans le
personnage de Russell. Grant, roi de la screwball, réussit l’exploit de rendre
attachant et drôle un personnage cynique et manipulateur.
“Walter, you're
wonderful, in a loathsome sort of way.”
Le film entier est une satire du journalisme, un
monde où toutes les énergies sont dirigées vers l’obtention du Graal suprême :
le scoop ; un univers sans foi ni loi où la fin justifie toujours les moyens. C’est
pourquoi His Girl Friday
flirte souvent avec l’humour noir, un outil de dénonciation puissant.
“A journalist? Hell,
what does that mean? Peeking through keyholes?”
Conclusion
Brillant par ses dialogues et son rythme innovant, solide
sur le fond car parodique et critique, His Girl Friday est une screwball comme
je les aime, alliant toutes les formes de comiques possibles, ce qui fait sa
force. Certes, la satire est noire et osée, mais le film fait mouche.
Indéniablement, il sort du lot.
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