Réalisation : Jack Conway
Société de production : Metro-Goldwyn-Mayer
Genre : Screwball comedy
Durée : 98 min
Date de sortie : 9 octobre 1936 (USA)
Casting :
Jean Harlow : Gladys Benton
William Powell : Bill Chandler
Myrna Loy : Connie Allenbury
Spencer Tracy : Warren Haggerty
Walter Connolly : James B. Allenbury
L’HISTOIRE
La riche Connie Allenbury est faussement
accusée d’avoir brisé un mariage par un journal, et le poursuit en justice pour
diffamation. Effrayé par le montant des réparations que devrait payer le
journal, le rédacteur en chef Warren Haggerty fait appel en désespoir de cause
à un collaborateur qu’il avait licencié, le talentueux mais imprévisible Bill
Chandler. Il le charge de séduire et de compromettre la farouche héritière,
avec le concours de sa propre fiancée, Gladys…
L’AVIS
DE GENERAL YEN
Même si j’aime beaucoup le genre, je suis généralement assez difficile avec les screwball comedies. La plupart sont très drôles et agréables
à voir, sans pour autant me faire sauter au plafond. Mais, parfois, par son
originalité ou le talent de ses acteurs, une arrive à se détacher. Il en est ainsi
de Ball of Fire et The Lady Eve, dont le principal
atout est Barbara Stanwyck. Et, après une longue quête de la perle rare, j’ai
le plaisir de rajouter à ce cercle fermé une trouvaille que j’ai été pêcher,
une fois n’est pas coutume, au milieu des années 30 : Libeled Lady, « Une fine mouche » pour le public
gaulois.
Libeled Lady,
c’est d’abord la réunion de quatre immenses stars des années 30 : William
Powell, Myrna Loy, Jean Harlow et Spencer Tracy. Les deux premiers cités ont même
formé l’un des plus grands couples on-screen
du cinéma, apparaissant conjointement dans pas moins de quatorze films (!), et
parmi les plus célèbres The Thin Man
et ses cinq suites.
Chacun des acteurs est au diapason et apporte sa pièce à l’édifice comique que bâtit le film. Spencer Tracy est cynique à souhait dans son incarnation d’un personnage-type de la screwball, le journaliste sans scrupules (dans ce rôle, Cary Grant dans His Girl Friday – « La Dame du Vendredi » – reste à mes yeux la référence). William Powell joue ce qu’il fait le mieux, à savoir le dandy excentrique. Tout chez lui respire la comédie : il amplifie ses gestes de manière absurde et comique, tout en restant un parfait gentleman. Le décalage entre ridicule et filouterie d’une part, classe et délicatesse d'autre part, est le principal vecteur du rire powellien, que l’on retrouve dans The Thin Man par exemple. Les deux actrices jouent des partitions qui se complètent adéquatement. Si Jean Harlow joue avec brio une fiancée délaissée qui se bat pour reconquérir son bien-aimé avec un naturel décapant qu’on ne peut trouver que touchant, Myrna Loy campe une jeune dame distinguée et hautaine, dont les charmes et qualités sont dévoilés au fur et à mesure de l’avancement de l’histoire.
Chacun des acteurs est au diapason et apporte sa pièce à l’édifice comique que bâtit le film. Spencer Tracy est cynique à souhait dans son incarnation d’un personnage-type de la screwball, le journaliste sans scrupules (dans ce rôle, Cary Grant dans His Girl Friday – « La Dame du Vendredi » – reste à mes yeux la référence). William Powell joue ce qu’il fait le mieux, à savoir le dandy excentrique. Tout chez lui respire la comédie : il amplifie ses gestes de manière absurde et comique, tout en restant un parfait gentleman. Le décalage entre ridicule et filouterie d’une part, classe et délicatesse d'autre part, est le principal vecteur du rire powellien, que l’on retrouve dans The Thin Man par exemple. Les deux actrices jouent des partitions qui se complètent adéquatement. Si Jean Harlow joue avec brio une fiancée délaissée qui se bat pour reconquérir son bien-aimé avec un naturel décapant qu’on ne peut trouver que touchant, Myrna Loy campe une jeune dame distinguée et hautaine, dont les charmes et qualités sont dévoilés au fur et à mesure de l’avancement de l’histoire.
L’intrigue est habilement construite sur deux trames motrices : la relation
entre le journaliste Haggerty et sa fiancée Gladys, et celle entre le facétieux
Chandler et l’inaccessible Connie. Habilement, car ces trames se chevauchent,
au rythme des rebondissements introduits par un scénario très travaillé. C’est
ainsi que par exemple, Bill Chandler et Gladys sont amenés à se rapprocher pour
mener à bien le plan de Haggerty.
Conclusion
En plus de me faire découvrir un duo d’acteurs dont je suis
devenu un des plus grands fans, Libeled
Lady m’a tout simplement proposé le type d’humour que je cherchais, alternant
dans les règles de l’art répliques fines et subtiles et situations burlesques
dignes d’une jolie farce, ce qui en fait très certainement ma comédie classique
favorite. Du moins jusqu’à la prochaine perle comique, qui je l’espère ne
tardera pas à se présenter…
Un trés bon film, en effet, découvert cette année, grâce au net. Excellente comédie méconnue des amateurs, il me semble et c'est dommage.
RépondreSupprimerMerci pour le commentaire. Tout à fait ! Cela dit, c'est tout l'intérêt de se plonger dans les films de cette époque : retrouver des trésors perdus...
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