S’en revenant d’un voyage au cœur des années 30, le Général Yen rapporte dans sa besace quelques jolies œuvres sauvées des eaux. Films souvent oubliés, mais pas sans qualités, ces « petites perles » trouvent leur juste place dans ce blog, au côté de nos films préférés.
TRADE WINDS – La Femme
aux cigarettes blondes
Film de 1938, réalisé par Tay Garnett,
avec Joan Bennett et Fredric March.
L’histoire : un détective privé
fanfaron et coureur de jupons suit la piste semée de « cigarettes blondes »
d’une femme accusée de meurtre.
Longue et belle
croisière à travers le Pacifique, Trade
Winds possède ce petit quelque chose en plus des « films de voyage »
de l’avant-guerre. Comme un film que j’apprécie beaucoup, One Way Passage, avec Kay Francis et William Powell, il joue
avec un charme exotique désuet qui rend son ambiance tout à fait irrésistible.
Comédie basée
sur un scénario de drame – le meurtre d’un millionnaire et ses conséquences, le
film joue habilement de cette tension entre le comique perçu par le spectateur
et le tragique vécu par les personnages.
Côté acteurs, j’ai
apprécié comme souvent la capacité de Joan
Bennett à jouer à la perfection les personnages ambigus au fort potentiel
de séduction, quand, face à elle, se dresse un Fredric March dans un rôle de Sherlock comique, sûr de lui,
surprenant et insaisissable. Mention spéciale pour Ann Sothern en secrétaire rebelle, un des personnages féminins les
plus drôles que j’ai pu voir, mises à part les perfs de l’incomparable Rosalind
Russell.
ALICE ADAMS – Désirs
secrets
Film de 1935, réalisé par George Stevens,
avec Katharine Hepburn et Fred MacMurray.
L’histoire : au début du XXème
siècle, une jeune femme de classe moyenne rêve de s’élever socialement en
intégrant l’univers bourgeois d’une petite ville de l’Amérique profonde.
Au vu de son
intrigue de départ, je ne pensais pas que ce film me plairait à ce point. Mais
il possède un atout qui se résume en deux mots : Katharine Hepburn. Face à Fred MacMurray qui campe un blanc-bec
sympathique mais encore éloigné du génie du Walter Neff de Double Indemnity, elle porte un film qui semble n’être fait
que pour elle, tant elle l’illumine.
Par son jeu
contrasté, qui peint toute la palette des émotions, des pleurs de l’enfant
gâtée au courage de la grande dame, cette Alice Adams m’a totalement conquis.
Ce personnage est très certainement mon préféré de Kate, devant même sa géniale
prestation dans Holiday, film
magique qui mérite que je lui consacre un jour un article.
Alice Adams, c’est pour moi une Elizabeth Bennett en herbe. Aux portes d’un monde austenien, Alice s’efforce de ressembler à ses « amies » mieux loties qu’elle, et nous sont dévoilés ses doutes et ses peines, la rendant chaque minute plus charmante et attachante.
Alice Adams, c’est pour moi une Elizabeth Bennett en herbe. Aux portes d’un monde austenien, Alice s’efforce de ressembler à ses « amies » mieux loties qu’elle, et nous sont dévoilés ses doutes et ses peines, la rendant chaque minute plus charmante et attachante.
En dehors de son
héroïne, ce film est une jolie fable sociale, et gagne à être (re-)découvert.
JEWEL ROBBERY
Film de 1932, réalisé par William
Dieterle, avec Kay Francis et William Powell.
L’histoire : à Vienne, une jeune et riche aristocrate s’éprend d’un célèbre cambrioleur.
L’histoire : à Vienne, une jeune et riche aristocrate s’éprend d’un célèbre cambrioleur.
Classe et
élégance tout du long avec cette pépite oubliée. Kay Francis s’avère délicieuse dans un rôle qui combine raffinement,
fausse naïveté et séduction, tandis que William
Powell confirme tout le bien que je pense de lui en jouant les gentlemen
cambrioleurs, dans une nouvelle version réussie de son sempiternel personnage
de dandy comique.
Jewel Robbery est pour moi la meilleure adaptation d’un
scénario beaucoup utilisé à Hollywood à cette époque, à savoir la romance entre
une riche dame et un voleur de bijoux. Dans ce registre, Kay Francis n’en est
pas à son coup d’essai, puisqu’elle incarne la même année un personnage très
semblable dans Trouble in Paradise
d’Ernst Lubitsch, qui, malgré une plus grande notoriété, reste pour moi en
dessous de Jewel Robbery.
Ce film trouve
grâce à mes yeux par l’alchimie de son couple star, qui me rappelle les
envolées comiques et complices du duo Myrna Loy – William Powell, et une trame
scénaristique bien construite, qui met parfaitement en valeur les personnalités
de nos deux héros.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire