Afin de rendre l’hommage qui sied à la grande Barbara Stanwyck, née un 16 juillet il y a 108 ans, voici un classement de ses meilleures performances.
10. Megan Davis
dans THE BITTER TEA OF GENERAL YEN
Un film de Frank Capra (1933), avec
Barbara Stanwyck, Nils Ashter et Walter Connolly.
L’histoire : Un seigneur de guerre chinois et une missionnaire
chrétienne s’éprennent l’un de l’autre.
Pourquoi elle est n°10 : Pour le portrait contrasté d’une femme
qui passe de la répulsion à l’attraction envers un homme. La vraie performance
du film reste néanmoins celle de Nils Ashter, acteur non asiatique pourtant
crédible et brillant dans le rôle du général chinois aux abords cruels (les
préjugés de l’époque) mais à la personnalité bien plus raffinée et séduisante
que les apparences laissaient suggérer…
Le film en bref…
Les plus : Les
moins :
Nils Ashter, le
Général Yen +++ Un film un peu désuet --
La sensualité du
couple star ++
La scène du rêve
++
9. Martha Ivers
dans THE STRANGE LOVE OF MARTHA IVERS
Un film de Lewis Milestone (1946), avec
Barbara Stanwyck, Van Heflin, Lizabeth Scott et Kirk Douglas.
L’histoire : Martha Ivers, une héritière dominatrice,
est mariée au seul témoin du meurtre de sa tante. Mais le retour de leur
camarade d’enfance fait ressurgir les vieux démons.
Pourquoi elle est n°9 : Pour la force de Martha Ivers, femme mi
vampire, mi araignée, qui tisse sa toile et pompe l’énergie vitale de son mari,
afin de pourvoir à ses désirs et de se prémunir d’un passé trouble. Le couple
maudit Stanwyck / Kirk Douglas fait des étincelles, et le film est adéquatement
enrichi par une solide intrigue secondaire.
Le film en bref…
Les plus : Les
moins :
Une Stanwyck
dominatrice ++ Le début du film mal
maîtrisé --
L’alchimie Van
Heflin / Lizabeth Scott ++ Une
intrigue compliquée -
Kirk Douglas alcoolique +
8. Nan Taylor
dans LADIES THEY TALK ABOUT
Un film de Howard
Bretherton et William Keighley (1933), avec Barbara Stanwyck et
Preston Foster.
L’histoire : Une jeune braqueuse est envoyée en prison
et devient vite la patronne des lieux.
Pourquoi elle est n°8 : Pour l’explosivité d’une Barbara
« bad girl » franche, débrouillarde et autoritaire. Ce huis clos dans
une prison pour femmes se rapproche de Caged,
avec Eleanor Parker, le Pré-Code en plus mais la cruauté (donc le
réalisme ?) en moins.
Le film en bref…
Les plus : Les
moins :
La rudesse d’une
Stanwyck détonante ++ Vision naïve des prisons pour femmes
-
L’ambiance
Pré-Code + Un
film trop court -
7. Florence Fallon dans THE MIRACLE WOMAN
Un film de Frank Capra (1931), avec
Barbara Stanwyck, David Manners et Sam Hardy.
L’histoire : Une évangéliste profite de la crédulité
de ses fidèles pour s’enrichir à leurs dépens.
Pourquoi elle est n°7 : Probablement le film où le charisme de
Stanwyck est le plus évident. Tout en gardant une certaine fragilité, elle
parvient à soulever les foules et à leur donner la foi en… une escroquerie,
avec la complicité d’un « mentor » peu scrupuleux. Le cynisme du
personnage n’efface pourtant pas son humanité (on est chez Capra). Il n’y a
qu’un voile d’obscurité à lever…
Le film en bref…
Les plus : Les moins :
Le charisme de
la prêtresse Stanwyck +++ Un scénario qui piétine
-
La réflexion sur
la duplicité des « marchands de foi » + La touche capraienne
-
6. Lily Powers dans BABY FACE
Un film d’Alfred
E. Green (1933), avec Barbara Stanwyck et George Brent.
L’histoire : Abusée par les clients de son père pendant
sa jeunesse, Lily Powers décide de tenter sa chance à New-York. Usant de ses
charmes auprès des hommes, elle connait une ascension sociale fulgurante.
Pourquoi elle est n°6 : Pour la claque que constitue une
prestation très Pré-Code. Un des sommets de la séduction stanwyckienne. Les hommes tombent comme des mouches face à notre
séductrice impitoyable qui, pour gravir les marches de la société, se sert du
désir comme d’un revolver.
Pour plus d’informations, se reporter à
l’article consacré à ce film sur le blog.
Le film en bref…
Les plus : Les
moins :
L’ambiance
Pré-Code +++ Un
scénario très simple --
Le regard
sulfureux de Barbara +++ Des
personnages masculins sans saveur --
« Use men to get
the things you want! » +
5. Sugarpuss O’Shea
dans BALL OF FIRE
Un film de Howard
Hawks (1941), avec Barbara Stanwyck, Gary Cooper et Dana Andrews.
L’histoire : La danseuse « Sugarpuss »
O’Shea est recueillie par huit savants à qui elle enseigne sa maîtrise de
l’argot.
Pourquoi elle est n°5 : Un des sommets comiques de la carrière de
Barbara Stanwyck. Excellente parodie de Blanche-Neige et les Sept Nains, avec
une Blanche-Neige pas si blanche, danseuse de cabaret aux tenues affriolantes,
et dont le charme ne laisse pas indifférent un Gary Cooper qui, soucieux
d’accroître ses connaissances en langue vulgaire, a écumé les quartiers
populaires pour dénicher cette perle rare… Le comique est dans le contraste, et
quand il est joué subtilement, le chef d’œuvre n’est pas loin.
Le film en bref…
Les plus : Les moins :
La parodie de
Blanche-Neige et les 7 Nains +++ Un
poil trop de légèreté -
« Do you
know what yum-yum means? »
++
La conga +
4. Leona
Stevenson dans SORRY, WRONG NUMBER
Un film d’Anatole Litvak (1948), avec
Barbara Stanwyck et Burt Lancaster.
L’histoire : Une femme invalide surprend une
conversation par téléphone planifiant son propre meurtre.
Pourquoi elle est n°4 : Pour la terreur qui envahit les traits de
Barbara Stanwyck au fur et à mesure de son enquête fiévreuse, alors qu’elle est
cloîtrée dans sa chambre, invalide et sans défense. Si le rythme du film ne
retombait pas dès que l’on quitte la compagnie de l’actrice, ç’aurait pu être
un véritable chef d’œuvre.
Le film en bref…
Les plus : Les
moins :
Une Barbara
terrifiée bouleversante +++ Un thriller au rythme inégal ---
Le début et la
fin du film ++ Burt Lancaster --
3. Phyllis Dietrichson dans DOUBLE INDEMNITY
L’histoire : L’agent d’assurances Walter Neff raconte
comment il en est venu à planifier avec une cliente, Phyllis Dietrichson, l’assassinat
de son propre époux.
Pourquoi elle est n°3 : Parce que Barbara Stanwyck campe dans ce
film la femme fatale la plus
éblouissante de l’histoire du film noir.
Pour plus d’informations, se reporter aux
articles consacrés sur ce blog au film et à Phyllis Dietrichson.
Le film en bref…
Les plus : Les
moins :
Charme et
cynisme d’une grande femme fatale +++ Une
intrigue secondaire en trop -
La mise en scène
emblématique du noir +++
Fred MacMurray et Eward G. Robinson ++
2. Jean Harrington
/ Lady Eve Sidwich dans THE LADY EVE
L’histoire : Sur un navire de retour d’Amérique du Sud,
l’aventurière Jean Harrington et son père tentent d’escroquer le riche et naïf
Charles Pike.
Pourquoi elle est n°2 : Pour ce fabuleux double-rôle comique qui
permet à l’actrice de dominer son sujet de la tête et des épaules, qu’elle
incarne la séductrice Jean ou la cynique Lady Eve.
Pour plus d’informations, se reporter à
l’article consacré à ce film sur le blog.
Le film en bref…
Les plus : Les
moins :
Deux Barbara
pour le prix d’une +++ Un
film parfois déconcertant -
La parodie du
mythe biblique +++
Le non-sens
d’une screwball comedy +
1. Stella Dallas dans STELLA DALLAS
Un film de King Vidor (1937), avec
Barbara Stanwyck, John Boles et Anne Shirley.
L’histoire : Après son divorce avec un homme de plus
haute condition qu’elle, Stella Dallas s’efforce de garantir un meilleur avenir
pour sa fille.
Pourquoi elle est n°1 : Pour le tour de force d’actrice de
Barbara Stanwyck, qui signe ici probablement sa performance la plus difficile
et la plus brillante. Stella Dallas est un personnage éminemment complexe :
jeune séductrice qui accède à un rang social supérieur par son mariage, puis
femme mûre aux goûts vulgaires fréquemment humiliée par le mépris de ses pairs.
Quoique le film, un pur mélodrame, ne soit pas le meilleur dans lequel elle ait
joué (Double Indemnity, The Lady Eve et Ball of Fire, des bijoux de
réalisation, sont plusieurs crans au-dessus), son jeu d’actrice n’en est pas
moins parfait : Barbara n’en fait jamais trop, donnant à Stella un aspect
profondément humain et bouleversant, particulièrement dans sa relation avec sa
fille, Laurel, jouée par Anne Shirley. Leur alchimie est manifeste, et
contribue à faire de Stella Dallas
un film marquant.
Le film en bref…
Les plus : Les
moins :
Le jeu
d’émotions subtil de Barbara +++ Un film très mélodramatique --
Une tranche de
vie : l’ascension et la chute ++ Quelques
longueurs -
La relation
mère-fille Stella / Laurel ++
Excellent article, encore une fois. Je n'ai pas vu Ladies They Talk About et n'aime pas vraiment Martha Ivers (ça mériterait revisite, néanmoins), mais le top 3 me semble vraiment incontestable. Ravi de voir Stella Dallas si haut, que j'apprécie autant pour la performance que pour le film en tant que tel.
RépondreSupprimerMerci. Eh oui, j'ai déjà pu voir ce que tu pensais de Martha Ivers, mais pour ma part j'ai vraiment beaucoup aimé ce film...
SupprimerTous les films Pré-Code de Barbara Stanwyck se ressemblent un peu, mais sa prestation dans Ladies They Talk About est vraiment unique en son genre, ça vaut le coup d'oeil !
Quant à Stella Dallas, la performance de Barbara méritait vraiment qu'on la mette en valeur. D'autant que j'ai pu lire ici où là qu'elle-même appréciait particulièrement ce rôle... Le film en lui-même est bon, même si ce n'est pas vraiment mon genre.