Les deux auteurs du blog présentent leurs performances d'actrices favorites de l'année 1936...
LA REVUE DU GÉNÉRAL YENLe Général Yen passe en revue les meilleures actrices de l'année 1936...
L’élue du Général Yen :
CAROLE LOMBARD pour My Man Godfrey
Carole Lombard est la reine de la screwball comedy, titre que sa seule performance dans My Man Godfrey suffit à justifier. Princesse parmi les fous (sa famille est la plus déjantée qui soit), son Irene Bullock est d’une légèreté de caractère si étudiée qu’elle confine au raffinement. De son regard vaporeux et enjôleur, elle ne semble pas de ce monde. Sa voix est pareille à la marée : de basse et douce elle monte dans les aigus et s’accélère, avant de redescendre tout aussitôt. Un tel personnage, seule une Carole au sommet de sa forme était à même de l’interpréter. Pour couronner le tout, son entente avec William Powell, qui lui abandonne ici sa force comique habituelle, fait des merveilles : les secousses de leurs répliques résonnent d’un humour loufoque et élégant.
Carole Lombard est la reine de la screwball comedy, titre que sa seule performance dans My Man Godfrey suffit à justifier. Princesse parmi les fous (sa famille est la plus déjantée qui soit), son Irene Bullock est d’une légèreté de caractère si étudiée qu’elle confine au raffinement. De son regard vaporeux et enjôleur, elle ne semble pas de ce monde. Sa voix est pareille à la marée : de basse et douce elle monte dans les aigus et s’accélère, avant de redescendre tout aussitôt. Un tel personnage, seule une Carole au sommet de sa forme était à même de l’interpréter. Pour couronner le tout, son entente avec William Powell, qui lui abandonne ici sa force comique habituelle, fait des merveilles : les secousses de leurs répliques résonnent d’un humour loufoque et élégant.
Le tableau d'honneur
Elles l'ont courtisé, il ne les a pas élues. Mais le Général est magnanime, voyez plutôt :
Elles l'ont courtisé, il ne les a pas élues. Mais le Général est magnanime, voyez plutôt :
- MYRNA LOY pour Libeled Lady : L’élégante
Myrna dans l’un de ses plus beaux rôles. Si le film est si fin dans son
humour, il le doit à l’actrice, tout simplement irrésistible en jeune héritière
hautaine, dotée d’une repartie redoutable pour le séducteur William Powell (encore lui). Ses
piques caustiques sont autant de flèches acérées que le drôle pare autant qu’il
le peut. Un jeu d’une grande subtilité, un comique de grande classe.
- MIRIAM HOPKINS et MERLE OBERON pour These Three : Ne parvenant pas à les départager, je les sélectionne toutes les deux. Miriam est très convaincante dans un rôle où elle développe charisme professoral et émotion d’un amour contrarié. Quant à Merle, qui brille de tous ses feux, elle déploie charme romantique, dignité face à l’injustice et est particulièrement touchante dans ses scènes d'adieu. Les deux actrices sont en harmonie parfaite pour faire ressortir la profondeur de l’amitié des deux jeunes femmes, et la réussite du film est le résultat de leur communion.
- MIRIAM HOPKINS et MERLE OBERON pour These Three : Ne parvenant pas à les départager, je les sélectionne toutes les deux. Miriam est très convaincante dans un rôle où elle développe charisme professoral et émotion d’un amour contrarié. Quant à Merle, qui brille de tous ses feux, elle déploie charme romantique, dignité face à l’injustice et est particulièrement touchante dans ses scènes d'adieu. Les deux actrices sont en harmonie parfaite pour faire ressortir la profondeur de l’amitié des deux jeunes femmes, et la réussite du film est le résultat de leur communion.
- IRENE DUNNE pour Theodora Goes Wild : C'est
la première fois que j'aime vraiment un personnage joué par Irene Dunne, une
Theodora complexée au début, puis transformée en une diva exubérante qui assume
sa réputation scandaleuse avec éclat. L'ambivalence, source du comique du film,
est très bien cernée par l'actrice, qui parvient à rendre crédible le passage
d'une partie à l'autre.
- GRETA GARBO pour Camille : Une grande Garbo, qui fait forte impression, toujours avec beaucoup de théâtralité, mais justifiée par le personnage de Marguerite Gautier, une courtisane mondaine. Elle rend cette femme à la fois attachante et exaspérante, en usant de rires calculés, de mouvements de tête en arrière ou de larges jetés d'éventails, le tout baigné d'un charisme naturel. Malgré tout trop froide dans les moments où elle devrait séduire le plus.
- GRETA GARBO pour Camille : Une grande Garbo, qui fait forte impression, toujours avec beaucoup de théâtralité, mais justifiée par le personnage de Marguerite Gautier, une courtisane mondaine. Elle rend cette femme à la fois attachante et exaspérante, en usant de rires calculés, de mouvements de tête en arrière ou de larges jetés d'éventails, le tout baigné d'un charisme naturel. Malgré tout trop froide dans les moments où elle devrait séduire le plus.
La revue terminée, le Général prend une pause bien méritée. Mais son thé réserve parfois quelques surprises...
Le Thé du Général
- Parfumé : Norma Shearer (Romeo & Juliet), trop théâtrale mais belle et élégante ;
- Sucré : Danielle Darrieux (Mayerling / France), qui malgré un rôle un peu niais au début est flamboyante ;
- Subtil : Marlene Dietrich (Desire), un comique très sophistiqué et une grande classe ;
- Moelleux : Madeleine Carroll (The General Died at Dawn), superbement photographiée (par un chef opérateur qui semble avoir succombé à son charme...) ;
- Corsé : Ruth Chatterton (Dodsworth), mondaine dominante et charismatique mais un peu trop forcée ;
- Amer : Luise Rainer (The Great Ziegfeld), parfois charmante, souvent déconcertante tant elle surjoue.
- Parfumé : Norma Shearer (Romeo & Juliet), trop théâtrale mais belle et élégante ;
- Sucré : Danielle Darrieux (Mayerling / France), qui malgré un rôle un peu niais au début est flamboyante ;
- Subtil : Marlene Dietrich (Desire), un comique très sophistiqué et une grande classe ;
- Moelleux : Madeleine Carroll (The General Died at Dawn), superbement photographiée (par un chef opérateur qui semble avoir succombé à son charme...) ;
- Corsé : Ruth Chatterton (Dodsworth), mondaine dominante et charismatique mais un peu trop forcée ;
- Amer : Luise Rainer (The Great Ziegfeld), parfois charmante, souvent déconcertante tant elle surjoue.
LA SÉLECTION DE FU MANCHU
C'est au tour du "Docteur" Fu Manchu de poser son regard non moins avisé sur les performances de l'année...
La gagnante de l'année : JEAN ARTHUR pour Mr. Deeds Goes to Town
Alors qu'elle a sensiblement moins de temps d'écran que Gary Cooper, Jean Arthur rayonne dans Mr Deeds. L'évolution des sentiments de son personnage est réalisée avec une grande justesse et, remarquablement filmée, elle apporte une fraîcheur et une émotion incroyables au film. D'abord très drôle dans son personnage de journaliste blasée, uniquement motivée par la possibilité de gagner un mois de congés payés, elle complexifie peu à peu son personnage, au fur et à mesure que change l'opinion de "Babe" Bennett sur Deeds. Un rôle à l'image de Jean Arthur, capable de rendre son personnage extrêmement touchant, y compris et surtout dans les comédies. Définitivement ma performance préférée de l'année.
Alors qu'elle a sensiblement moins de temps d'écran que Gary Cooper, Jean Arthur rayonne dans Mr Deeds. L'évolution des sentiments de son personnage est réalisée avec une grande justesse et, remarquablement filmée, elle apporte une fraîcheur et une émotion incroyables au film. D'abord très drôle dans son personnage de journaliste blasée, uniquement motivée par la possibilité de gagner un mois de congés payés, elle complexifie peu à peu son personnage, au fur et à mesure que change l'opinion de "Babe" Bennett sur Deeds. Un rôle à l'image de Jean Arthur, capable de rendre son personnage extrêmement touchant, y compris et surtout dans les comédies. Définitivement ma performance préférée de l'année.
Les nominées
Le froid de Mandchourie ne l'a pas engourdi, mais le Docteur a tout de même longuement hésité avant de finaliser sa sélection :
Le froid de Mandchourie ne l'a pas engourdi, mais le Docteur a tout de même longuement hésité avant de finaliser sa sélection :
Plongeons maintenant dans les mystérieuses notes écrites par le Docteur au sujet de la sélection d'actrices de cette année 1936...
Les Carnets du Docteur
Enfin ! Pour être honnête, cette année a été particulièrement ardue pour moi, non pas pour sélectionner les cinq finalistes, mais bien pour distinguer la gagnante. Si Greta Garbo et Bette Davis ferment la marche sur de bonnes performances qui récompensent de grandes actrices, cela a été beaucoup plus difficile de départager Irene Dunne, Carole Lombard et Jean Arthur. Irene Dunne partie de plus loin, a même dangereusement menacé ses rivales dans mon esprit après un deuxième visionnage de Theodora Goes Wild. Quant aux deux autres, Carole Lombard était mon choix de départ, mais mes certitudes se sont effritées après avoir revu le film : était-elle si intouchable ? D'autant qu'en face d'elle se trouvait Jean Arthur, qui me posait un double problème : 1) est-ce que je la récompensais simplement pour donner à tout prix un prix (sic) à mon actrice préférée, et 2) est-ce que sa performance n'était pas plutôt à ranger dans les seconds rôles. Dur, très dur de séparer objectivité et subjectivité dans un combat si serré, n'est-ce pas ? Et finalement, un constat s'est imposé : s'il est impossible de déterminer qui est la plus méritante, c'est bien le choix du cœur qui doit l'emporter, ce qui fut fait !